démarche

J'ai

souvent

présenté

des

travaux

réalisés

dans

une

démarche

que

je

nomme

''l'art

dans

le

quotidien

ordinaire''.

Autrement

dit,

à

partir

de

ce

que

nous

avons

sous

les

yeux,

chaque

jour,

que

l'on

ne

remarque

pas

ou

plus,

et

qui

de

par

sa

banalité

ne

semble

pas

présenter

un

intérêt

artistique.

Ces

travaux,

je

les

ai

toujours

réalisés

dans

un

espace

se

déplacer

librement,

avoir

une

vie

sociale,

professionnelle,

se

cultiver,

est

la

norme.

L'activité

humaine

engendre

le

mouvement

nécessaire

à

toute

création

artistique.

Lorsque

le

mouvement

ralenti

fortement

au

point

de

donner

l'impression

que

l'activité

humaine

est

en

suspens,

nous

ne

pouvons

nous

exprimer

qu’habités

par

un

état

intérieur

fortement

influé

par

cet

environnement

anormal

et

la

raison

qui

en

est

le

facteur.

Le

rapport

à

l'acte

de

créer en est fortement modifié, nous ne pouvons produire qu'autrement.

Le

confinement

de

toute

une

population

imposé

par

la

pandémie,

du

covid

19,

oblige

chacun

à

réinventer son quotidien. Une démarche nécessaire pour donner un sens à l’inimaginable.

En

tant

qu'artiste,

ce

moment,

inédit

dans

l'histoire

de

l'humanité,

me

donne

l'envie

d'expérimenter

l'expression

artistique

dans

le

respect

des

règles

imposées

par

le

confinement.

La

sortie

journalière

d'une

heure

dans

un

rayon

d'un

kilomètre

autour

de

mon

domicile

est

une

contrainte

que

j'ai

transformé

en

défi,

celui

de

trouver

matière

à

photographies,

en

essayant

d'aller

au

delà

des

images

d'espaces

urbains

vides

de

toute

activité

humaine,

d'en

proposer

une

restitution

structurée

qui

s'inscrit

comme une empreinte de cet état de confinement généralisé.

Cette

zone

d'un

kilomètre

de

rayon,

qui

est

devenu

mon

seul

terrain

de

chasse

photographique

pour

quelques

semaines,

est

une

zone

que

j'explore

régulièrement

depuis

30

ans.

Pendant

toutes

ces

années,

chaque

nouvelle

exploration

apportait

son

lot

de

découvertes.

De

nouveaux

bâtiments

en

avaient

remplacé

d'anciens,

des

chantiers

étaient

en

cours,

des

bâtiments

avaient

été

abandonnés,

des

espaces

verts

avaient

été

créés,

murs

et

supports

divers

investis

par

des

artistes

proposaient

de

nouvelles

œuvres

de

street

art,

de

nouveaux

quartiers

sortaient

de

terre.

L'environnement

constamment

modifié

par l'activité humaine était source d'inspiration.

Dans

le

contexte

actuel,

la

ville,

figée

dans

un

espace

intemporel,

offre

au

fil

des

explorations

le

même

visage.

Cette

illusion

d'immobilisme,

la

surface

réduite

que

représente

un

territoire

ayant

un

rayon

d'un

kilomètre,

le

temps

imparti

d'une

heure,

la

durée

de

confinement

qui

s'allonge,

transforme

l'action

de

photographier

en

performance.

Il

me

faut

réapprendre

chaque

jour

à

regarder

ce

que

j'ai

vu

une

multitude

de

fois

afin

de

capter

le

détail

le

plus

anodin

jamais

remarqué,

d'imaginer

un

nouvel

angle

de

vue,

de

découvrir

une

perspective

insoupçonnée.

Chaque

nouvelle

exploration

est

un

défi

plus

ardu

que

le

précédent.

Mener

cette

performance

photographique

est

une

expérience

captivante,

elle

m'impose

de

dépasser

continuellement

mes

limites,

tout

en

me

demandant

si

je

serai

encore

en

mesure

de

trouver matière à créer de nouvelles images jusqu'à la fin du confinement.

F.B
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François Bournigault espace d’expression artistique
les photos sont réalisées avec un smart-phone photos de Charleston WV-U.S.A avec la complicité d’Isabelle
